Ça commence à devenir inquiétant...
Un seul point pris sur les quatre derniers matchs de championnat. Cela montre bien que quelque chose a changé à Reims. Où est passée cette équipe à l'état d'esprit irréprochable, capable de battre n'importe qui dans son antre d'Auguste Delaune ? Sur le terrain, contre une vaillante équipe de Tours, on n'a pas vu le Stade si tranchant du début de saison. Incapables de conserver le ballon, les Rémois n'ont pas été assez combatifs, et ont perdu presque tous les duels en première période notamment. Pourtant, quand l'arbitre a indiqué le point de pénalty après cette faute sur Glombard dès la 5ème minute, on s'imaginait passer une soirée tranquille, mais Fauré a buté sur le gardien, ne se facilitant pas la tâche. Les Tourangeaux ont assez nettement dominé cette première mi-temps, Lejeune marquant deux buts en trois minutes, renvoyant ainsi les Rémois aux vestiaires sous les sifflets des supporters mécontents. Si la deuxième période a été de meilleure facture, le troisième but de Tours, arrivant juste après la réduction du score d'Ayité, a brisé les élans Stadistes. Mais quand Ghilas, enfin récompensé de ses efforts, a inscrit le but du 3-2 a un vingt minutes du terme, c'est tout le stade qui s'est réveillé pour pousser son équipe. Peine perdue, le score en est resté là, c'est donc bien la deuxième défaite d'affilée des Rémois à Delaune après Sedan.
La bonne nouvelle de la soirée est venue des autres terrains, puisque ni Troyes, défait chez lui contre Châteauroux (1-0), ni Clermont contre Le Mans (1-1), ni Nantes face à Istres (défaite 2-1 des Canaris), ni Sedan contre Boulogne (0-0), ne sont parvenus à gagner. Un coup pour rien donc, le Stade restant troisième, mais avec un match en moins à disputer mardi contre Laval (19h), qu'il faut absolument gagner pour remettre la machine en route et ainsi toujours croire à la montée.
AVANT-MATCH :
-Un temps de recueillement a été respecté en mémoire de Armand Panverne, ancien joueur du club et de l'équipe de France dans les années 50.
- Composition du Stade de Reims : Agassa ; Glombard, Tacalfred, Weber, Fontaine ; Fortes, Ca, Peuget, Ayité ; Fauré, Ghilas.
LE TOURNANT DU MATCH :
- 58ème : But de Ghierni (3-1) : Alors que le Stade était parvenu à revenir à 2-1 et était sur une bonne dynamique, tous les espoirs étaient brisés par ce but en contre de Tours. Un ballon perdu côté droit et Gamiette lance ses avants dans la profondeur. Weber parvient à tacler le ballon, mais c'est en réalité une passe décisive qu'il réalise là, la balle arrivant dans les pieds de Ghierni qui gagne son face-à-face d'un subtil ballon piqué.
LES FAITS MARQUANTS :
- 5ème : pénalty manqué par Fauré : Glombard réalise une percée dans la surface Tourangelle, mais se fait crocheter par un défenseur. L'arbitre n'hésite pas et indique le point de pénalty. Fauré prend ses responsabilités et le tire sur sa gauche, mais c'est aussi le côté qu'avait choisi le gardien ...
- 33ème : but de Lejeune (0-1) : Sur un centre venu de la gauche, Lejeune, esseulé au milieu de la surface, place sa tête hors de portée d'Agassa.
-36ème : but de Lejeune (0-2) : Une nouvelle fois sur un centre, cette fois venu de la droite, Agassa manque sa sortie. La balle atterrit dans les pieds de l'attaquant Tourangeau qui n'a plus qu'à la pousser dans le but vide.
- 40ème : énorme occasion ratée par Ghilas : Centre dans la profondeur de Peuget pour l'Algérien, qui devance la sortie du gardien, mais manque le cadre de peu en taclant.
- 52ème : but d'Ayité (1-2) : Ghilas lance Fauré vers le poteau de corner. En pivot, celui-ci remise sur Ghilas qui s'avance le long de la ligne de sortie de but et centre fort au premier. Ayité reprend victorieusement juste devant le gardien.
- 63ème : but de Ghierni (1-3)
-74ème : but de Ghilas (2-3) : Beau mouvement de Fortes et Glombard à droite, le premier parvenant à centrer fort devant le but. Ghilas, seul au deuxième poteau, marque alors dans le but vide, et redonnant espoir à toute son équipe.
COUP D'OEIL SUR L'EQUIPE
L'occasion était sans doute trop belle. Un pénalty, après seulement trois minutes de jeu. Et si Fauré ouvrait le score, le match serait entre les mains des Rémois, sûrs de leur force. Oui, mais la réalité est tout autre, puisque Leroy a superbement stoppé la tentative de l'avant-centre champenois. Et dans son sillage, il a entraîné toute l'équipe stadiste, probablement frustrée de cet échec précoce. Tours n'en demandait pas tant : lors de la première période, leurs milieux s'en sont donné à cœur joie, développant sans aucune difficulté des séquences au sol, qui n'aboutissaient pas jusqu'à la 33ème minute de jeu et l'ouverture de score de Lejeune. En effet, l'entrejeu étant sous domination Tourangelle, les hommes d'Hubert Fournier n'ont pu que subir, face à des visiteurs efficaces, à défaut d'être flamboyants. L'absence de pressing collectif (le seul Ghilas s'époumonait dans de longues courses pour gêner la relance adverse), combiné à un manque clair d'envie et donc d'impact dans les duels, a permis aux Tourangeaux de mener confortablement 2-0 à la pause. Dès le retour des vestiaires, Ayité réduisait le score suite à une action limpide menée -une nouvelle fois- par Kamel Ghilas, passeur décisif (50ème). Delaune était cependant refroidit douze minutes plus tard, car Ghierini profitait des largesses défensives de l'arrière garde marnaise pour faire de nouveau le break en prenant Tacalfred de vitesse. Dès lors, les stadistes ont enfin poussé pour revenir. Grâce à Glombard, Fortes pouvait servir Ghilas qui redonnait espoir aux rouges et blancs, inscrivant au passage son 12ème but en championnat. Mais les imprécisions et le manque de supériorité technique et physique, tout simplement, ont empêché les joueurs d'Hubert Fournier d'égaliser. Dès mardi et la réception de Laval, Reims se doit de réagir collectivement, tant Tours a bousculé une équipe pourtant quasi intraitable à domicile jusque là. Avec seulement deux victoires en 2012, le Stade semble marquer le pas mais ne descend cependant toujours pas du podium.
COUP D'OEIL SUR LES JOUEURS
-Agassa : 4/10
-->Il encaisse trois buts, dont un sur une sortie où il passe totalement au travers. Abandonné par sa défense sur les deux autres.
-Glombard : 7/10
-->Du très grand Glombard sur le plan offensif, entreprenant et impliqué durant les 90 minutes ; un peu moins en vue défensivement comme toute l'équipe. Il doit garder cette dynamique de bonne sortie.
-Tacalfred (cap.) : 4/10
-->En difficulté, totalement pris sur les trois buts, même s'il n'est pas fautif sur le second.
-Weber : 4/10
-->Précieux dans le jeu aérien, il a pêché par un marquage trop laxiste sur le premier but et dans l'ensemble du match. Malheureux sur la troisième réalisation adverse, où son tacle remet Ghierni en position idéale face à Agassa.
-Fontaine :4/10
-->Trop juste dans tous les secteurs ; fautif sur l'ouverture du score, au même titre que Weber, puisque Lejeune s'est trouvé tout seul au point de pénalty.
-Ca : 4/10
-->Transparent, il a été pris par les mouvements tourangeaux. Sorti au profit de Ghisolfi (62ème), qui a apporté plus de sûreté dans les transmissions.
-Peuget : 6/10
-->Sa paire formée avec Ca a été dépassée durant toute la première période, mais il s'est réellement distingué par sa qualité de passe dans le jeu long ainsi qu'une belle frappe de 25 mètres, claquée par le portier visiteur.
-Fortes : 5/10
-->Même s'il a été peu en vue, il a à son actif une passe décisive pour Ghilas, suite à une belle complicité avec Glombard.
-Ayité : 5/10
-->A l'image de Fortes, il ne s'est pas mis en avant dans le jeu, malgré des qualités évidentes de percussion. Cependant, il a inscrit un but, bien placé (54ème). Remplacé par Saadi à un quart d'heure du terme. Le jeune attaquant n'a pas touché de bons ballons.
-Ghilas : 7/10
-->Un but, le 12ème, une passe décisive et un comportement exemplaire fait d'appels incessants et de pressing. Lui aurait probablement le niveau pour l'étage supérieur.
-Fauré : 3/10
-->Ne s'est jamais remis de son échec sur pénalty. On ne l'a pas vu. Supléé par Tainmont à l'heure de jeu, qui a manqué de vivacité sur le flanc gauche pour faire la différence.